On entend souvent parler de « facture d’électricité à zéro euro » grâce aux panneaux solaires. C’est séduisant, mais ce genre de discours est souvent relayé par des vendeurs mal intentionnés. En réalité, les économies que vous pouvez faire avec une installation solaire sont bien réelles, mais leur calcul est un peu plus complexe qu’un simple slogan.
Pour comprendre ce qui détermine vraiment le gain, il faut regarder trois choses : votre lieu de résidence (et donc le soleil dont vous bénéficiez), la taille de votre installation, et surtout votre capacité à utiliser vous-même l’électricité produite.
Aujourd’hui, le standard tend vers le panneau de 500 Wc. Il est important de comprendre que cette puissance, exprimée en watts-crête (Wc), représente la capacité maximale du panneau dans des conditions optimales de laboratoire. Cela ne veut pas dire qu’il produit en continu 500 watts. En réalité, selon l’ensoleillement, un panneau délivre en instantané entre 0 et environ 380 watts. Sur une année, un panneau de 425 Wc produit en moyenne environ 510 kWh. Il ne produit donc jamais des Wc, mais bien des watts à un instant donné, et une énergie cumulée exprimée en kWh sur le long terme. En parallèle, vous payez aujourd’hui votre kilowattheure autour de 0,27 € toutes taxes comprises. Si vous revendez votre surplus d’électricité, ce prix tombe à environ 0,04 € le kWh, depuis le 1er février selon les tarifs de rachat fixés par la CRE. Voilà pourquoi l’enjeu est clair : mieux vaut consommer sa propre électricité plutôt que de la revendre à très bas prix.
Deux types de gains à connaître
Votre bénéfice financier vient en fait de deux sources, qui ne valent pas pareil.
Le premier, et le plus important, c’est l’économie sur votre facture. Chaque kWh produit par vos panneaux et directement consommé par votre maison vous évite d’acheter cette énergie à 0,27 €. Cette économie inclut le prix de l’électricité, son transport, et toutes les taxes.
Le second gain, c’est ce que vous gagnez en revendant votre surplus. Cette électricité que vous ne consommez pas part sur le réseau, où elle est rachetée à un tarif bien plus bas, autour de 0,04 € le kWh. C’est un petit bonus, mais il est possible d’améliorer ce rendement en participant à un dispositif d’autoconsommation collective, qui peut valoriser votre kWh autour de 0,14 €.
Et concrètement, ça rapporte combien ?
Difficile de donner des chiffres universels. Les gains dépendent du climat local, de vos usages électriques, et surtout de votre capacité à consommer votre production. Mais en moyenne, une installation de taille modeste peut générer plusieurs centaines d’euros d’économie par an, voire bien plus dans les foyers qui adaptent leurs habitudes.
Le secret pour maximiser vos économies : l’autoconsommation
Comment tirer le meilleur parti de votre installation ? Tout est question d’autoconsommation, c’est-à-dire de votre capacité à consommer directement l’électricité que vous produisez.
Trois pistes pour ça :
- Les bons réflexes – faire fonctionner vos appareils électroménagers en journée, quand le soleil brille, change déjà beaucoup.
- L’automatisation – installer un gestionnaire d’énergie qui redirige le surplus vers votre chauffe-eau par exemple, pour stocker de l’énergie sous forme d’eau chaude, c’est plus rentable que de la revendre.
- La batterie – la solution la plus complète pour stocker et utiliser votre électricité quand le soleil est couché. C’est un investissement plus lourd, et la rentabilité reste discutée, mais elle offre une vraie autonomie.
Au final, ces chiffres ne sont que des points de repère. La rentabilité dépend de votre mode de vie et de la façon dont vous exploitez cette énergie. Le vrai enjeu n’est pas seulement de savoir combien ça rapporte, mais plutôt comment vous allez intégrer cette source d’énergie chez vous. En adoptant quelques bonnes habitudes, vous pouvez transformer une bonne installation en un excellent investissement.
Une installation bien pensée, c’est des économies durables et un vrai confort au quotidien


